- CORRIERE DELLA SERA
- CORRIERE DELLA SERACORRIERE DELLA SERAQuotidien du matin, le Corriere della sera a été fondé à Milan en 1876. Il devient rapidement une institution de la vie politique et culturelle italienne, s’assurant le concours de grands écrivains comme Gabriele D’Annunzio, Luigi Pirandello ou Alberto Moravia. Il est le seul quotidien italien à pouvoir prétendre à une audience nationale réelle; il bénéficie également d’une bonne image internationale. Longtemps propriété de la famille Crespi, le journal a eu ses structures modifiées, en 1973, avec l’entrée de groupes industriels dans le capital de la société éditrice; un tiers des actions appartient au groupe automobile Fiat, un tiers au groupe pétrolier Moratti, le dernier tiers restant à Mme Crespi. En 1974, A. Rizzoli achète successivement les parts de cette dernière, puis celles de Moratti et enfin celles d’Agnelli, devenant ainsi propriétaire de la totalité du quotidien. Ce changement de propriété a entraîné une évolution dans l’orientation du journal: plutôt organe, jusque-là, de la grande bourgeoisie libérale, il se situe sous l’impulsion de M. Rizzoli, partisan du compromis historique, plus à gauche, et devient plus hostile à la Démocratie chrétienne.Outre le Corriere della sera , le groupe Rizzoli contrôle des entreprises d’édition de livres, de production de films, une chaîne de télévision privée, six quotidiens régionaux et un quotidien sportif. Mais le groupe commence à connaître des difficultés financières. Le rachat du Corriere della sera lui a coûté cher et il a échoué, d’une part à relancer l’hebdomadaire Europeo , et d’autre part à lancer un grand quotidien populaire, Occhio . Cela le contraint à céder, en 1981, 40 p. 100 du capital du Corriere à une société financière, «La Centrale» contrôlée par le Banco Ambrosiano; R. Calvi devient ainsi directeur du quotidien milanais. Le journal va aussi être ébranlé par le scandale du Banco Ambrosiano et celui de la loge P2. Après la mort de R. Calvi, le groupe Rizzoli met le quotidien en vente; il a perdu plus de 100 000 lecteurs à la suite du scandale de la loge P2. En 1982, il ne diffuse plus que 550 000 exemplaires. Rizzoli est arrêté et emprisonné, et le quotidien placé sous administration judiciaire avec G. Brugger comme vice-président chargé d’appliquer un plan de sauvetage: ce plan doit permettre de préserver les emplois des journalistes et des ouvriers et de redonner au journal crédit et audience.En 1984, le Corriere est repris par le groupe Gemina, ce qui représente une prise de contrôle indirecte par Fiat, actionnaire de Gemina, à hauteur de 40 p. 100 et par ailleurs propriétaire de La Stampa . Le quotidien va reprendre progressivement sa place de rouage essentiel des médias italiens. Mais, tout comme La Stampa , il subit la concurrence de La Repubblica . Ce quotidien, créé en 1976 au sein du groupe Mondadori, est devenu en 1988 le premier quotidien italien. Sont rattachés au Corriere deux hebdomadaires, l’Europeo et Il Mondo , et un quotidien sportif, La Gazzetta dello sport .
Encyclopédie Universelle. 2012.